Bachar el Assad ou le veto du « chacun son protecteur »

Article : Bachar el Assad ou le veto du « chacun son protecteur »
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8 février 2012

Bachar el Assad ou le veto du « chacun son protecteur »

La création de ce qui ne sera hélas presque qu’une vulgaire machine de conspirateurs – qu’on appelle pudiquement l’ONU-, a été dictée par un mobile de paix et de justice. Après 67 ans de sa création, l’impression est que cette vieille horloge aux aiguilles crépitantes de vétusté, ne sert qu’a entretenir l’injustice, mieux, à la légitimer par ce réflexe pervers appelé « le droit de veto ».

L’organisation des Nations Unies, devait, comme son nom y invite, être une confluence sincère et sans arrières pensées égoïstes, de toutes les volontés en vue d’harmoniser notre monde, de le réhumaniser pour nous (du Sud) le rendre respirable. On pensait, en effet, à la possibilité de mutualiser les forces des Etats, mais le constat est tout autre : c’est n’est que la photocopie conforme de rapports entre les plus forts et les plus faibles. J’ai aussitôt titré sur cette injustice « juridiquement » silencieuse dès le début de l’année 2012, y assénant ma conviction que le monde ne saurait se transmuer en un espace vivable que par la seule volonté des hommes. J’avais argumenté en disant que Dieu ne descendrait pas de son trône en vue de le faire pour nous.

C’est en partant de ce diagnostic pour le moins euphémique, qu’il faut comprendre le sort tristement infligé à nos frères syriens. Comment en fait, accepter que deux puissances (en clair, 2 pays sur plus de 193) décident en faveur – pour aller vite -, de la lente mise à mort d’un peuple entier qui ne demande qu’à être respecté par un des leurs, obsédé, jusqu’au délire, par la soif de puissance ? Comment le cœur des Présidents chinois et russe s’est-il permis de plaire à un homme, juste un vulgaire petit bout d’homme, quand des millions d’autres trouvent injustement la mort à tour de rôle ?

J’ai longtemps médité la perversité de ce parti pris de s’incliner du côté de sanguinaires, de vauriens, d’hommes dont l’histoire devait se débarrasser de toute urgence. Faut-il rappeler à ces conspirateurs, co-responsables russe et chinois des tueries répétitives de Syriens, que « faire l’éloge d’une mauvaise action, c’est la prendre à son compte ». Ils ne se sont pas arrêtés à en faire l’éloge, ils l’encouragent et l’encadrent.

Au demeurant, convenons que ce qu’il faut condamner et bannir de toute urgence déborde le cas du double veto sino-russe. C’est le droit de veto qu’il faut supprimer, si ce n’est l’ONU, elle – même.

Si, aujourd’hui, la Russie et la Chine ont la Bachard Al Assad, hier seulement – et toujours -, les USA ont leur Israël parmi mille autres exemples.

Notre mémoire est encore fraîche de la très discutable – pour ne pas très controversée-, opération « Provide Comfort » en 1991 montée pour débarrasser les Kurdes de Saddam Hussein. Autant de contradictions, de partis pris notables aussi dans des théâtres comme la Yougoslavie, la Somalie, le Kosovo pour nous amener enfin à repenser l’ONU.

 

 

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